Idéologie politique et soins médicaux dans le service de santé publique

Le système de santé unifié du Brésil peut tuer ou rendre un corps malade en fonction de sa position politique, de la couleur de sa peau et de son sexe. Découvrez la première partie de cette série, basée sur une étude de cas de violence vécue à l'hôpital de base de São José do Rio Preto (São Paulo/Brésil)

Dernière mise à jour le 15 septembre 2021

Bannière à Brasilia avec le texte "Mère, j'ai voté pour le professeur", faisant allusion au vote pour Fernando Haddad aux élections présidentielles de 2018.

Dans un autre article ici sur ce blog, j'ai raconté un processus qui s'est déroulé depuis 2014, lorsque les signes avant-coureurs du coup d'État de 2016 au Brésil ont commencé à se manifester.

Au cours de ces événements, j'ai vécu, comme je vis encore, une série de violences racistes, misogynes et à orientation politico-idéologique. Ces violences se produisent à travers l'articulation entre les établissements publics d'enseignement, les entreprises et le gouvernement actuel.

Comme je l'ai signalé dans un autre texte lié ci-dessus, ma mère a également été menacée dans ce processus. Ils ont dit qu'ils la rendraient extrêmement malade, clouée au lit. Ou même la tuer, selon la façon dont je raconte mon histoire, je ne pouvais pas la politiser.

Il se trouve que mon histoire s'inscrit dans un processus qui implique macro et micropolitique. Macropolitique, car je comprends une partie importante de ma trajectoire comme le résultat d'un mouvement de démocratisation de l'éducation, qui s'est produit avec la mise en œuvre du programme Université pour tous et de la politique des quotas, gérée par le Parti des travailleurs dans l'exécutif fédéral.

Ce mouvement pour la démocratisation de l'éducation se traduit par une relation plus étroite entre des personnes ayant des positions différentes dans la structure sociale brésilienne, afin d'activer la haine de ceux qui veulent être des « élites » contre ceux qui réclament l'égalité des chances, l'abolition du racisme et misogynie.

C'est lors de cet événement que ma mère est tombée malade, à la suite de cette politique génocidaire qui ne dialogue pas, mais est sadique et extermine.

On sait que les causes des maladies et des inégalités de santé découlent de facteurs tels que les trajectoires et les conditions de vie, le travail et les revenus, l'accès à l'information. Les variables dérivées de la racialisation de nos corps et de notre sexe sont également associées aux inégalités en matière de santé, car par rapport aux taux de morbidité et de mortalité de la population blanche, les taux sont encore élevés. Ce qui se passe ici, cependant, relève d'un dispositif criminel, politique et génocidaire.

Aux premières heures du 30 juin de cette année 2021, j'ai contacté le gouverneur de l'État de São Paulo, via Instagram, au sujet d'une solution possible au cas du problème de santé de ma mère. À l'époque, j'essayais de trianguler le problème en le traitant de violence domestique, puisqu'ils vont jusqu'à me violer à l'intérieur de mon propre corps, par exemple, lorsque ma tête me brûle.

Texte envoyé au gouverneur de São Paulo, le 30 juin 2021.

Gouverneur, João Dória.

Je suis sociologue et journaliste pour le blog Radar Feminista, j'écris à cause d'un article que je fais pour évaluer le service rendu par le service public de santé aux femmes victimes de violences conjugales. Ma mère et moi avons été victimes, alors j'écris aussi pour mon propre bien. Ma mère a été incapable de dormir pendant 3 nuits, souffrant de fortes douleurs dans la région abdominale. Nous avons déjà sollicité le service public de santé de la ville de São Paulo, et les soins reçus n'ont pas résolu leur problème. De plus, la file d'attente pour l'opération est immense. J'aimerais pouvoir compter sur votre soutien pour résoudre cette affaire. Je suis votre travail, je sais que vous ne négligez pas la science et que vous avez fait de gros efforts pour vaincre la pandémie. Alors j'écris avec espoir. Merci beaucoup. 

Réponse du gouverneur, publiée dans la matinée: "Suivez notre conférence de presse en direct, directement depuis le Palácio dos Bandeirantes, avec des informations sur la vaccination dans l'État de São Paulo et les investissements dans de nouvelles autoroutes."

Le gouverneur a répondu indirectement dans la matinée. La réponse peut être comprise à partir d'une autre clé, arrangée dans l'art qui fait partie du dossier que je joins à mon profil Instagram.

"Le SP Escola de Teatro - Centre de formation aux arts de la scène, au siège de Roosevelt, le spectacle 'Une confession d'un masochiste ou Labyrinthe du monde et le Paraíso do Chicote'. Dans l'intrigue, un homme identifié uniquement comme M. décide de raconter son histoire au public, révélant comment son mécontentement envers la communauté sadomasochiste l'a amené à avoir une idée qui allait changer sa vie à jamais."

Comme on peut le lire dans cet art ci-dessus dans sa dernière ligne, "Par communication Grouper CCR - Nova Dutra". Dans la plénitude de l'art, on comprend que la solution passe par la communication avec les collectifs féministes populaires. Dans l'imprimé précédent, le gouverneur mentionne "l'investissement dans de nouvelles autoroutes", qui n'a aucun rapport, en surface, avec la production de vaccins, étant une communication avec ce qui est exprimé ici. Autrement dit, dans la relation entre les deux arts, on peut bien percevoir qu'il n'y avait aucun intérêt à collaborer à la solution de ce cas de violence qui nous touche. Lors des visites de ma mère dans les hôpitaux publics de l'État de São Paulo, on a découvert qu'en plus d'un calcul biliaire, elle souffrait également d'un cancer du poumon malin et d'un nodule dans le foie. Pendant tous ces mois, elle a effectué des visites quotidiennes dans les hôpitaux, sans trouver de solution pour, déjà identifié à l'examen, un calcul biliaire. Quant au cancer, elle est venue subir une biopsie à l'hôpital de base de São José do Rio Preto, le 25 août dernier. Quelques jours plus tôt, j'avais reçu un e-mail d'une agence internationale pour l'emploi mentionnant le terme « Ingénierie biomédicale », comme en témoigne la capture d'écran ci-dessous.

Courriel d'une agence internationale pour l'emploi mentionnant le terme "Ingénierie Biomédicale".

Nous avons reçu un appel de l'hôpital quelques jours plus tard, dans lequel l'employé a tergiversé la date à laquelle l'examen serait effectué, car la machine était en maintenance. Le lendemain de la réussite de l'examen, ma mère était complètement endolorie, presque incapable de marcher. Problème qui s'étend jusqu'à la date d'aujourd'hui (11 septembre 2021).

Sur la photographie de la marque d'examen laissée par le médecin, il y a une croix dessinée.

Deux jours avant que ma mère ne passe l'examen, la ville de São José do Rio Preto a reçu la visite de l'actuel ministre de la Santé, démontrant qu'il s'agissait d'un cas lié au gouvernement fédéral. Le ministre a rencontré des protestations, comme le montre l'article sur ce lien et la photo ci-dessous.

Une autre image qui concerne toutes ces pratiques de violence institutionnalisées par le système de santé publique et orchestrées par l'extrême droite au pouvoir est apparue avec une recherche google, le 14 septembre 2021, sur la drépanocytose. Les symptômes de la maladie se rapprochent de ce que ma mère a ressentie, des mois après qu'on m'a dit qu'ils allaient la tuer, plus précisément, après avoir effectué la biopsie à l'hôpital de base de São José do Rio Preto.

L'image qui a été utilisée à la suite de la recherche est représentée par une femme noire les yeux fermés, ce qui est parfaitement proche de cette image ci-dessous que j'utilise sur mon profil Facebook et aussi je figure les yeux fermés.

Comme je l'ai déjà souligné dans un autre texte, à l'article 196 de notre Constitution, on retrouve le dispositif normatif suivant : « La santé est un droit de tous et un devoir de l'État, garanti par des politiques sociales et économiques visant à réduire le risque de la maladie et d'autres griefs et un accès universel et égal aux actions et aux services pour leur promotion, leur protection et leur rétablissement". L'article est renforcé par les principes directeurs de notre système de santé unifié, l'universalité, l'équité et l'intégrité.

Il est totalement inconstitutionnel et criminel d'aggraver la situation physique de quiconque, peu importe qui il est. À ce stade, nous attendons votre retour de l'hôpital avec le résultat du test et les prochaines étapes de vos soins, qui seront décrits dans un nouveau texte.